Lorsque vous tournez un film, vous espérez susciter des sensations spécifiques auprès de votre audience. Émerveillement, incompréhension, surprise, empathie, angoisse, nostalgie : le réalisateur a ce pouvoir d’emmener le spectateur à sa suite, pour rendre sa création unique et mémorable. Et cela passe par la façon dont il structure ses plans.
Vous êtes prêt pour un voyage au cœur des émotions ? Voici donc 10 types de montages cinématographiques majeurs, ainsi que leur impact psychologique sur le public.
1. Le montage parallèle : faites monter la tension !
Parmi les techniques de montage de films célèbres, le montage parallèle est un incontournable. Son principe est simple : il présente, de façon alternée, deux scènes qui se déroulent simultanément. Ce type de montage cinématographique est réputé pour créer de la tension et de l’excitation, laissant apparaître puissamment les enjeux de l’intrigue. Bien souvent, il est également convergent et mène à une issue commune.
Exemple : Tout comme moi, vous avez sans doute été saisi par le film Inception de Christopher Nolan. Ici, le montage parallèle est utilisé pour montrer les différentes couches de rêves au sein desquelles les personnages évoluent. Grâce à cette technique, la tension se fait de plus en plus pesante, tandis que les personnages naviguent entre les différents niveaux du rêve.
2. Le montage elliptique : un jeu stratégique sur le temps
Il n’est pas rare, lorsque nous réalisons des films, de devoir effectuer des bonds dans le temps. C’est ce que l’on appelle un montage elliptique. Grâce à ce levier, il est possible de maintenir un rythme soutenu, malgré les ellipses temporelles ! Vous ne perdez ainsi pas l’attention du spectateur et restez toujours dans le feu de l’action, ce qui est crucial.
Exemple : Dans L’odyssée de Pi d’Ang Lee, le montage elliptique est utilisé pour condenser les 227 jours que Pi passe à la dérive sur l’océan. L’histoire demeure donc captivante et dynamique, même si de longues périodes s’écoulent.
3. Le montage de réaction : idéal pour susciter l’empathie
Réaliser un montage de réaction consiste, comme son nom l’indique, à filmer une scène de façon à nous plonger dans les réactions d’un personnage, suite à un événement particulier. Nous tendons ainsi à nous ranger du côté du protagoniste, tout en nous laissant submerger par l’empathie. L’impact psychologique et narratif de ce type de montage cinématographique est donc phénoménal !
Exemple : Dans Forrest Gump de Robert Zemeckis, le montage de réaction est parfaitement employé lorsque Forrest apprend qu’il a un fils. Nous sommes aussi émus et chamboulés que lui, ce qui donne vie à une scène d’une grande puissance !
4. Le montage discontinu : l’allié des rendus comiques
Pour faire rire votre spectateur, en jouant sur la surprise et la déstructuration de votre fil narratif, rien de tel que le montage discontinu. Le découpage des scènes et les effets vidéo sont alors totalement inattendus, ce qui aboutit à un rendu souvent drôle.
Exemple : Dans la comédie Hot Fuzz de Edgar Wright, le montage discontinu fait partie des leviers comiques majeurs. Il est notamment employé pour opposer des scènes d’action rythmées et des moments banals du quotidien, venant briser toutes les hypothèses du public. Ce contraste amusant peut clairement rendre un film mémorable.
5. Le montage de film rapide : entre action et suspense
Pour ne pas ennuyer votre spectateur, il est essentiel de le tenir en haleine. Le type de montage rapide est parfait dans ce cadre, enchaînant les scènes à un rythme soutenu ! Votre public sera donc captivé, immergé au cœur de l’action et saisi par le suspense.
Exemple : La trilogie Jason Bourne, de Paul Greengrass, se caractérise par un travail de montage rapide récurrent. Celui-ci est largement utilisé, afin de prodiguer un rythme haletant aux scènes de poursuite et de combat. À la vue de cet enchaînement de plans, nous ne pouvons que ressentir une forme de tension et de danger amplifié, mettant tous nos sens en éveil !
6. Le montage alterné : la force de l’opposition
Le montage alterné, par opposition au montage parallèle, a pour but d’alterner deux types de scènes impliquant des émotions très différentes. Ce type de montage est captivant et contribue à amplifier les émotions que nous pouvons ressentir.
Exemple : Parmi les scènes cultes du film Le Parrain, de Francis Ford Coppola, le réalisateur a parfaitement utilisé le montage alterné. Si vous reprenez le baptême du fils de Michael Corleone, présenté simultanément avec les exécutions de ses rivaux, vous percevrez la force du contraste et le jeu puissant sur les émotions. Une chose est sûre : les deux facettes de Michael sont clairement mises en valeur grâce à ce type de montage.
7. Le montage poétique : un type de montage parfait pour sublimer les atmosphères
8. Le montage inversé : un vecteur de surprise et de déstabilisation
Nous sommes habitués, lorsque nous allons au cinéma, à suivre les histoires selon un ordre chronologique. Venant bousculer les repères, le montage inversé nous présente les événements en commençant par la fin ! Nous partons donc d’un moment spécifique, pour revenir progressivement à ses causes.
Le spectateur est alors surpris et déboussolé, ce qui peut aussi bien générer une sensation de curiosité que de suspense ou de déstabilisation.
Exemple : Pour mettre en lumière les forces du montage inversé, je ne peux que vous suggérer de regarder Memento de Christopher Nolan. Vous vivrez d’une part un grand moment de cinéma, mais serez également surpris par la chronologie inversée de l’histoire ! Nous sommes ici spectateurs de la vie d’un homme atteint d’amnésie antérograde. Celui-ci n’est plus en mesure de former de nouveaux souvenirs : nous commençons donc par la fin du récit et remontons le temps, tout en partageant la confusion du personnage principal.
9. Le montage non linéaire : un catalyseur de réflexion
Le montage non linéaire est un bijou en matière de montage cinématographique, car il emmène le spectateur à travers des phases non chronologiques de l’histoire. Certains éléments nous sont apportés au fil de l’intrigue, afin que nous comprenions pleinement ce qu’il s’est passé. Nous voguons du mystère à la surprise, le tout parsemé d’intense réflexion.
Exemples : Vous avez eu la chance de voir Pulp Fiction, de Quentin Tarantino ? Dans ce cas, vous avez sûrement été marqués par le montage non linéaire qui entremêle plusieurs récits et personnages. Le scénario est dynamique et imprévisible, nous incitant à reconstituer l’histoire par nous-mêmes !
Parmi les autres illustrations de ce type de montage cinématographique, Glass Onion : une histoire à couteaux tirés, est également une petite pépite.
10. Le plan-séquence : un choix hautement immersif
Le plan-séquence fait partie des types de montages cinématographiques les plus impactants. Le principe est simple : réaliser un film en un seul plan, sans coupures ni montage visible. Cela amplifie le réalisme de la scène et permet une immersion complète. Le spectateur est alors pleinement engagé dans l’histoire, et placé au centre de l’action !
Exemple : Birdman, d’Alejandro González Iñárritu, illustre à la perfection le montage en plan-séquence. Nous avons l’impression que le récit se déroule en temps réel, prodiguant ainsi une sensation d’immersion intense et captivante !