En vidéo, la lumière est partout.
Mais bien souvent, elle est là… par défaut.
On éclaire parce qu’il faut y voir quelque chose.
On “fait joli”. On cherche à “bien exposer”.
Mais en vrai, la lumière, c’est un langage.
Elle peut suggérer, amplifier, tordre une ambiance.
Et surtout, elle peut porter du sens.
C’est ça que je cherche dans chaque tournage.
Pas une lumière belle.
Une lumière juste.

Faire croire à l’été… en plein hiver
Projet : publicité pour Sigvaris, une marque de bas de contention.
Contexte : une campagne d’été tournée… en hiver, sur la côte.
Équipe réduite. Températures frisquettes. Mistral en embuscade.
Et pourtant, il fallait que ça respire le soleil, la liberté, le mouvement.
En tant que chef opérateur sur ce projet, mon enjeu n’était pas de “rendre la scène visible”. C’était de tricher avec la réalité… sans le faire sentir.
J’ai choisi de jouer à fond la lumière dure, assumée.
Des ombres nettes, une orientation de soleil précise.
Pas de diffusion ni de lumière douce : au contraire, j’ai cherché à ce que les plans claquent. Comme un début de vacances en pleine journée.
Tout devait faire illusion, sans une ligne de dialogue.
Et tu sais quoi ? Ça marche.
Parce que ce n’est pas une image retouchée qui crée la sensation.
C’est un ressenti.



Transformer une usine en vaisseau spatial
Projet : portrait de collaborateur pour Panpharma, tourné dans leur usine bretonne.
Lors du repérage, j’ai eu un flash :
on dirait un décor de science-fiction.
Les lignes, les couloirs, les machines : tout évoquait un vaisseau en pleine mission.
Plutôt que de lisser ça ou de rendre l’image “corporate”,
j’ai proposé de jouer cette carte à fond.
On a plongé le technicien dans une ambiance sombre, intrigante.
Presque inquiétante par moments.
Comme s’il inspectait un système vital à bord d’un vaisseau.
Lampe torche à la main. Caméra mobile.
Des bleus profonds dans les ombres.
Une lumière dirigée, graphique.
Le résultat ?
On ne filme plus juste un métier.
On raconte une exploration.
On transforme une routine en récit visuel.
Et tout ça, simplement avec un choix de lumière.



Vendre du confort… avec un rayon de soleil
Projet : pub pour Bocahssy, marque de baies vitrées.
Le brief était clair : montrer la chaleur, le cocon, ce qu’apporte la lumière chez soi.
Ici, pas de fiction, pas d’artifice.
La lumière devait faire le job toute seule… ou presque.
On a tourné en journée, en profitant des grandes ouvertures de la maison.
Mais pour renforcer cette sensation de chaleur naturelle,
j’ai placé des projecteurs à l’extérieur, en direction des baies vitrées.
Objectif : amplifier l’effet du soleil et diriger la lumière.
Ensuite, à l’étalonnage, on a peaufiné les teintes chaudes,
travaillé les contrastes doux, les ombres dorées…
Tout devait transmettre une sensation d’intimité et de confort,
comme un matin tranquille baigné de lumière.
Et au final, on y croit.
Parce que la lumière dit tout, sans un mot.



La lumière, c’est jamais neutre
À chaque fois, ce n’est pas le matériel qui a fait la différence.
Ni le budget.
Ni la météo.
C’est l’intention.
Est-ce qu’on veut que ce soit chaud ? Intrigant ? Vivant ?
Est-ce qu’on veut que la lumière rassure, surprenne, fascine ?
C’est à ces questions-là qu’il faut répondre avant même de brancher un projecteur.
Et ensuite, on sculpte. On dose. On ajuste.
Mais si tu ne sais pas ce que ta lumière raconte…
alors elle ne dira rien.